Premier gros défaut : les scènes d'actions. On a droit à la totale : la caméra qui tremble + les gros plans incompréhensible sur l'action + un montage réalisé en dépit du bon sens, résultat on pige rien. La course-poursuite en bagnole du début est admirable à ce niveau là : un foirage pareil, c'est de l'art.
Bon, déjà un film d'action dont les scènes d'actions sont ratées, ça commence mal. Mais bon, à la limite, peut-être que le scénar rattrape le tout ?
A la fin de l'opus précédent James apprenait qu'une organisation secrète était dérrière Le Chiffre, et il réussissait à localiser et arrêter un des membres de cette organisation. Dans cet épisode... rien. Mais vraiment rien, l'intrigue globale n'avance pas d'un poil, on apprends strictement rien de neuf (mis a part le nom de l'organisation, Quantum) et à la fin du film on ne sait rien de plus qu'au début.
Pour réussir à tenir deux heures sur du vide, les scénaristes sont obligé d'utiliser des ficelles un peu grosses. Ca commence avec le fameux monsieur White : bon, james l'a arrêté à la fin de l'épisode précédent, c'était le gros truc laissé en suspens pour que les gens aient envie de voir la suite, alors on en fait quoi ? Simple : rien.
On s'en débarrasse en dix minutes, sans qu'il ne dise rien. On croirait voir le début de saison d'une mauvaise série TV, quand les scénaristes doivent gérer le clifhanger d'une fin de saison précédente.
Au moins ça nous servira de prétexte pour deux scènes d'actions (Bond amène le méchant au MI-6, Bond poursuit un autre méchant) et on peut toujours expliquer la disparition express du personnage par la puissance de l'organisation Quantum qui a des espions partout.
A la fin du film, on aura droit à un deuxième truc de scénariste tout naze : l'ellipse. Dominic Greene raconte tout à James Bond mais malheureusement le caméraman était aux toilettes, donc on a rien pu entendre. Bon, par contre les scénaristes sont un peu dans la merde pour l'épisode suivant, donc on risque d'avoir droit à James Bond qui se tape la tête contre une armoire et devient amnésique, ou à James Bond qui se reveille et on se rends compte que tout cela n'était qu'un rêve.
Mais au delà de l'intrigue toute moisie de l'organisation secrète, on a droit comme dans Casino Royale à une sous-intrigue : Amalric veut installer un dictateur en Bolivie, en échange de quoi celui-ci lui vend à bon prix des terrains désertiques qui contiennent , surprise, de l'eau, ce qui permet à Amalric de devenir le principal fournisseur d'eau du pays et de vendre celle-ci à prix d'or.
Le problème, c'est que tout est traité d'une manière anti-spectaculaire. On ne nous montre pas de coup d'état ou la mise en place du dictateur, on ne nous montre pas les ouvriers de Greene créant un immense barrage artificiel, on nous montre rien, on voit juste Amalric faire signer des papiers à un moustachu. Et faire un discours politique, aussi. Et signer d'autres papiers. Et à la fin, Bond arrive et arrête Greene. Et c'est tout. Le plan tout entier est purement administratif...
Pour palier à cela, on nous explique que le bureau où Greene signe ses papiers avant de se faire arrêter n'est pas un simple bureau mais un BUREAU EXPLOSIF (oui, ça mérite au moins les majuscules). Donc ça reste une scène chiante et anti-spectaculaire, mais y'a du feu en plus, et Amalric qui couine un peu, histoire de faire genre.
Et enfin le top, le dernier niveau du scénario : la vengeance. Le point dont tout le monde se tape, et qui sert pourtant de fil rouge au scénar. Au menu une James Bond girl conne comme ses pieds (elle retourne voir le type qui a tenté de la tuer) qui possède un trauma et qui adore raconter son histoire tristounette et faire de la psychologie de comptoir ("Je ne peux pas te libérer car ta prison est à l'intérieur", woah), un Bond qui boit trop en faisant des yeux de cocker, des discours chiant de M sur la vengeance, un général moustachu qui se fait tuer et une scène finale réussie - quasiment la seule du film
Mais le pire, c'est le personnage de Bond. Dans l'opus précédent, Bond était un "chien fou" (expression anglaise signifiant qu'il agissait comme un con durant tout le film) qui apprenait le métier, et la phrase finale (Bond, James Bond) indiquait que ça y est, voilà, on vient de se taper deux heures de Begins mais maintenant Bond est dans la place.
Là, ils nous refont exactement le même coup : Bond est tout sauf Bond durant tout le film (pas de présentation, de voiture, de gadgets, de martini, de classe...) et à la toute fin il se reveille, ne tue pas le méchant (à chaque apparition de M elle gueule qu'il faut pas tuer le méchant, le fait de le laisser en vie à donc un aspect symbolique), se réconcilie avec M, il a la classe et un smoking (!), et le film s'achève sur la séquence générique habituelle (la vue subjective du flingue). Conclusion : ça y est les mecs, Bond est enfin Bond, venez voir le prochain film !
Les personnages secondaires sont inexistants :
- Félix Leiter inutile, une petite discussion dans un bar avec Bond, une autre avec Greene, rien de bien extra
- miss Strawberry Fields , carrément sacrifié (avec une chouette référence à Goldfinger), elle couche avec 007 et après bah rien !
- Général Medrano : un gros barbu qui signe des papiers, en promettant d'être le nouveau dictateur en place.
- Le colonel de police : qui se présente par l'entremise de Matthias en promettant l'aide de police, et que l'on voit à la fin, prendre un grosse malette des mains de Dominic Greene, il trompe son monde et après ? ah si la scène des flics qui se font flinguer par Bond explique un peu le personnage mais sans plus.
225 M$ de budget pour cà, ben franchement c'est inutile, déception donc, en espérant que l'épisode suivant soit meilleur...
note : 11/20