Le sourire en coin, une cicatrice au menton et une classe innée, cet homme au destin de charpentier est devenu une figure renommée du cinéma américain. Avec son visage indissociable des personnages de Yan Solo et d’Indiana Jones, Harrison Ford peut se vanter d’avoir contribuer à l’effervescence de deux des plus grandes trilogies imaginées par George Lucas.
Alternant les rôles de héros casse-cou et des rôles plus modestes durant sa carrière (qu’il qualifie lui-même modestement de « chanceuse »), il s’est brillamment illustré dans divers registres. Forte tête à ses débuts, il a pourtant donné à travers ses films, l’image du protecteur idéal ayant opté dans sa vie privée pour la discrétion en choisissant de vivre à l’écart des tumultes d’Hollywood en se préservant des médias.
PORTRAITHarrison Ford est né le 13 juillet 1942 à Chicago (Illinois). Natif d’un père irlandais (Christopher) et d’une mère d’origine russe (Dorothy), il est un enfant réservé et timide et n’a pas de prédilection à une carrière cinématographique. Elève moyen en classe, il est la risée de ses camarades mais sort tout de même diplômé de la Main Township High School. En 1960, il est renvoyé du collège Ripon, une école d’art située dans le Wisconsin, avant la remise des diplômes. Il décide de suivre des cours d’art dramatique pour surpasser sa timidité et part pour Los Angeles pour s’essayer au métier d’acteur. Sa seule ambition étant réduite à faire de la télévision, il signe un contrat avec la Columbia pour 150 dollars par semaine et fait quelques figurations dans des séries comme Kung Fu, Le Virginien, L’homme de fer ou Gunsmoke. Ne suivant pas les directives de la célèbre firme, celle-ci le renverra lui affirmant qu’il n’a pas l’étoffe d’un grand comédien.
En 1966, il renouvelle pourtant l’expérience avec les studios Universal et fait une apparition dans Un truand de Bernard Girard (où il donne trois répliques à James Coburn). Découragé par ces deux tentatives, il se lance dans la menuiserie afin de subvenir aux besoins de sa famille. Il travaille alors sur le chantier de construction d’un studio d’enregistrement pour le compositeur brésilien Sergio Mendes et accepte occasionnellement divers petits rôles, dignes d’intérêt pour lui. L’opportunité se présente alors qu’il termine l’installation d’une entrée dans les studios Goldwyn où Fred Roos, le directeur de casting d’Universal le présente à un réalisateur encore inconnu, George Lucas qui l’engage en 1973 pour American Graffiti.
Le même Lucas le réengage en 1977 par un heureux hasard : il décroche le rôle phare de Yan Solo (Nick Nolte et Christopher Walken avaient été pressentis), le contrebandier intergalactique de La guerre des étoiles. Au début des années 80, il acquiert enfin son statut de star en se glissant de nouveau dans la peau de Yan Solo pour deux suites de la mythique saga et en revêtant l’attirail d’Indiana Jones, l’intrépide archéologue crée par le tandem Lucas-Spielberg (dont le choix était porté sur Tom Selleck qui préféra la série Magnum). Pour Les aventuriers de l’arche perdue, Ford assura la plupart des cascades du film.
En 1982, il crève l’écran dans Blade Runner, le film culte de Ridley Scott, en interprétant Rick Deckard, une sorte de Marlowe enquêtant dans un Los Angeles futuriste. En 1985, il est nominé pour la première fois aux Oscars dans la catégorie meilleur acteur pour le rôle du détective John Book, chargé de protéger un enfant faisant partie de la communauté Amish dans le Witness de Peter Weir. Il subit un cuisant échec commercial en 1986 avec Mosquito Coast de Peter Weir qui restera malgré cela son film préféré, peut-être parce qu’il se sent proche du personnage d’Allie Fox, cet inventeur parti chercher un paradis terrestre avec sa famille. En 1988, il triomphe dans la comédie Working Girl de Mike Nichols et renoue avec le succès en 1989 grâce au troisième épisode des exploits d’Indiana Jones, avec notamment la présence de Sean Connery au générique
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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]A partir de 1990, il s’oriente vers des rôles plus dramatiques : il est successivement le procureur Rusty Sabich pris dans les rouages de l’adultère dans Présumé innocent d’Alan J.Pakula et Henry Turner, l’avocat cynique qui s’humanise en devenant amnésique dans A propos d’Henry de Mike Nichols. En 1992 et 1994, sous la direction de Philip Noyce, Ford succède à Alec Baldwin et prend les traits de Jack Ryan, agent des services secrets confronté au terrorisme mondial (un personnage crée par le romancier Tom Clancy, spécialiste du techno thriller).
Entre deux films, il revient dans la peau d’un Indiana Jones vieillissant pour quelques scènes d’un épisode de la série. Avec Le fugitif d’Andrew Davis, adaptation de la série télévisée, il pulvérise les records de recettes de l’année 1993 : il y est le docteur Richard Kimble, l’innocente victime d’une justice aveugle (un fameux slogan !). Sidney Pollack l’engage en 1995 pour Sabrina, un remake sans intérêt de la comédie romantique de Billy Wilder. Sa prestation en président des Etats-Unis dans Air Force One de Wolfgang Petersen, le maintient au sommet du box-office mais les années suivantes, il s’oriente vers des scénarios à romance mais son public ne le suit pas et c’est l’échec.
En 2000, dans Apparences, il incarne aux côtés de Michelle Pfeiffer, un ambigu scientifique aux prises avec un phénomène surnaturelle. Un thriller spirituelle aux indéniables références Hitchcockiennes signé Robert Zemeckis. Dernièrement, Harrison Ford a déclaré qu’il serait d’accord pour reprendre le fouet et le stetson dans une hypothétique quatrième aventure d’Indiana Jones.
Excepté sa nomination aux Oscars, il a été cité de nombreuses fois aux Golden Globe pour Witness (85), Mosquito Coast (87), Le fugitif (94) et Sabrina (96). Il a été également élu star du siècle en 1994 et a tourné quelques spots publicitaires. Dans la vie conjugale, Harrison Ford est marié depuis 1983 avec Melissa Mathison (auteur des scripts de E.T. de Spielberg et de Kundun de Scorcese) et a quatre enfants dont deux d’un précédent mariage, prénommés Benjamin, Willard, Malcolm et Georgia. Depuis le milieu des années 80, cette écologiste dans l’âme s’est retiré avec sa famille dans un ranch (qu’il a d’ailleurs construit de ses propres mains) à Jackson Hole dans le Wyoming, préférant la verdure et les grands espaces aux rues chics de Los Angeles.
Passionné par l’aviation et pilote d’hélicoptère chevronné, Harrison Ford a prêté main forte en juillet 2001, à la communauté de Jackson en participant au sauvetage d’une jeune étudiante dans un parc national du Wyoming. Occasionnellement, il propose ses services bénévolement à la ville de Jackson. Comme quoi, du cinéma à la réalité, il n’y a qu’un pas et Harrison Ford semble l’avoir franchi aisément !
FILMOGRAPHIE66 Un truand (B.Girard) (NC)
67 La poursuite des tuniques bleues (P.Karlson)
67 Luv (C.Donner) (NC)
67 La brigade des cow-boys (W.Hale)
70 Zabriskie Point (M.Antonioni) (NC)
70 Campus (Rush)
73 American Graffiti (G.Lucas)
74 Conversation secrète (F.F.Coppola)
77 La guerre des étoiles (G.Lucas)
77 Héros (J.Kagan)
78 Un rabbin au far west (R.Aldrich)
78 L’ouragan vient de Navaronne (G.Hamilton)
79 Apocalypse Now (F.F.Coppola)
79 Guerre et passion (P.Hyams)
79 American Graffiti, la suite (B.W.L.Norton) (NC)
80 L’Empire contre-attaque (I.Kershner)
81 Les aventuriers de l’arche perdue (S.Spielberg)
82 Blade Runner (R.Scott)
83 Le retour du Jedi (R.Marquand)
84 Indiana Jones et le temple maudit (S.Spielberg)
85 Witness : Témoin sous surveillance (P.Weir)
86 Mosquito Coast (P.Weir)
87 Frantic (R.Polanski)
88 Working Girl (M.Nichols)
89 Indiana Jones et la dernière croisade (S.Spielberg)
90 Présumé innocent (A.J.Pakula)
91 A propos d’Henry (M.Nichols)
92 Jeux de guerre (P.Noyce)
92 L’envers du décor : Un portrait de Pierre Guffroy (R.Salis)
93 Le fugitif (A.Davis)
94 Danger immédiat (P.Noyce)
94 Jimmy Hollywood (B.Levinson) (NC)
94 Les cent et une nuits (A.Varda)
95 Sabrina (S.Pollack)
96 Ennemis rapprochés (A.J.Pakula)
97 Air Force One (W.Petersen)
98 Six jours, sept nuits (I.Reitman)
99 L’ombre d’un soupçon (S.Pollack)
00 Apparences (R.Zemeckis)
Nouveaux films :2002 K-19, le piège des profondeurs (K-19, The Widow Maker) (Bigelow)
2003 Hollywood Homicide (Shelton)
2005 Firewall (Loncraine)
Téléfilms :70 The Intruders (W.Graham)
76 Dynasty (L.Philips)
76 Judgment : The Court-Martial Of Lt. William Calley (S.Kramer)
77 The Possessed (J.Thorpe)
92 Les aventures du jeune Indiana Jones : Le mystère du blues (C.Schultz)