Impossible pour moi de ne pas consacrer un sujet à l'un de mes dessins animés culte, qui m'a bouleversé enfant et encore à l'âge adulte avec des drames, des passions et des morts que l'on n'oublie pas. Je veux parler de
Lady Oscar, cette femme soldat élevée comme un garçon par son père le Général de Jarjayes qui après la naissance de 5 filles, décida de changer le cours du destin de son sixième enfant.
Tout part d'
un manga réalisé par
Riyoko Ikeda dans les années "70", je crois en 72, bien plus complet que l'anime et s'intitulant la rose de Versailles. Notre jeune soldate va connaître des aventures extraordinaires et dramatiques. Capitaine de la Garde Royale puis Colonelle, Oscar aura à cœur de défendre la dauphine puis reine de France Marie Antoinette à une époque tourmentée annonçant les premiers signes de
la Révolution Française (Affaire du collier en 1785-86, catastrophes climatiques, guerre d'indépendance en Amérique, disettes...)
La voix inoubliable de
Jean Topart narre avec beaucoup de justesse les amours impossibles de nos héros et les fans ne peuvent oublier cet épilogue :
« Elle s'appelait Oscar, elle était jeune, elle était belle, elle vécut dans une époque injuste, pleine de fureur et de larmes. Elle fut comme un soleil qui illumina bien des vies. Son regard était doux, elle fit face seule au destin. Elle n'avait qu'une arme : son courage." Bien sûr, l'anime n'est pas parfait, on y décèle nombre d'anachronismes comme la présence du Sacré Choeur au 18ème siècle
, la baguette de pain, les poubelles dans les rues, ou quelques erreurs comme Arras qui serait près de la mer en Normandie...
Mais, on s'en fiche tellement cette œuvre résonne de justesse et d'émotion. :ilike:
Qui après l'avoir tant aimée, peut oublier Lady Oscar, comparée à une statue antique, aussi belle en homme qu'en femme, avec cette personnalité unique, glaciale par moment, tourmentée, douée, caractérielle, rebelle, vindicative, courageuse, généreuse...
Qui peut oublier cette grâce, cette rose qui ne demande qu'à éclore, prisonnière dans une destinée d'homme, alors que son corps hurle tout bas sa féminité refoulée ? Qui peut oublier la merveilleuse voix de
Nadine Delanoë doublant Oscar avec beaucoup d’ambiguïté et de sensualité en même temps, pour ce timbre unique ?
Quelques scènes furent censurées, jugées très violentes. Je ne suis pas certaine qu'elles aient été censurées à la première diffusion en 1986. Je pense à cet enfant pauvre, sur lequel un aristocrate odieux et impitoyable tira dessus au pistolet, si brutalement et gratuitement ! L'enfant fut tué sur le coup mais la scène est violente, difficile de l'oublier. Je pense aussi à Rosalie, protégée de Lady oscar qui s'est fait fouetter et battre, la scène est aussi particulièrement ardue.
Je ne suis pas fan du générique assez léger interprété par
Marie Dauphin en version française surtout après avoir découvert l'original qui colle bien plus à l’atmosphère d'un romantisme tragique. J'ai le CD et la musique est soignée, un vrai chef d’œuvre à mes yeux.
J'ai découvert le dessin animé avant le manga, dés la première diffusion en 1986. J'avais visité pour la première fois le château de Versailles en mai 1986 et la conciergerie en novembre 1985. J'ai connu en premier, la fin de la vie de Marie-Antoinette. A partir de ce moment, je me suis intéressée à tout ce qui touchait la souveraine, bouleversée à cet âge d'enfant, de fillete que j'étais, de constater les conditions miséreuses de sa fin d'existence après avoir connu les fastes de la cour. J'ai lu de nombreuses biographies, dont celle de Stefan Zweig, je me suis beaucoup documentée et je n'ai pu m'empêcher de l'aimer, de l'adorer, de la plaindre malgré ses choix, malgré ses défauts. Je l'ai aimée pour elle-même, pour sa personnalité de femme refusant l'étiquette, pour sa révolte de mère lors d'un procès de mascarade, pour la fidélité de ses choix, devenue vraiment reine, quand il fut bien trop tard. C'est incroyable, car elle ne laisse pas indifférente, adulée ou détestée, elle continue à faire écrire sur elle.
La Marie-Antoinette de Riyoko Ikeda m'a touchée, déjà la voix enfantine d'Amélie Morin est adorable et j'ai retrouvé un peu la Marie-Antoinette qui m'a tant passionnée.
Il m'est impossible comme pour le dernier épisode des MCO1 et pour les mêmes raisons, d'oublier les deux derniers épisodes de Lady Oscar. La mort de l'héroïne et de son amour découvert trop tard, sont tellement vibrants, intenses, qu'à chaque diffusion, je suis comme Sebastian31 devant la saison 1 des MCO :razz:
, les larmes viennent, coulent toujours après toutes ces années.
Leur mort les rend immortels à mes yeux et donne toute sa puissance d'évocation à l'anime. Oscar, mon éternelle, ma rose qui ne se fanera jamais.... Je voudrais conclure par une phrase culte de l'anime :
"Une rose reste une rose, que tu le veuilles ou non Oscar tu resteras à jamais celle que j'ai le plus chérie. Pardonne-moi, pardonne-moi Oscar. Si tu savais tous les tourments que j'ai endurés pour toi, pour toi que j'aime et que je n'ai jamais cessé d'aimer depuis le premier jour où tu m'es apparue comme dans un éblouissement sans fin. Je t'aime Oscar, je t'aime..."